Festival Que du feu 2024 encart

GARBAGE

Un film de Q

Un bien vain exercice de style

Phanishwar est chauffeur. Il s'occupe notamment d'un gourou local influent. Mais chez lui, une femme est enchaînée, préparant la cuisine ou servant d'objet sexuel. Lors d'une course à l'aéroport, il ramène une femme dans une maison vide, où règne un certain chaos...

"Garbage" arrive à donner, pendant ses premières minutes, l'illusion d'un film d'auteur torturé, traitant de destin, de croyance et de rapport à l'autre sexe. Mais très rapidement, les nombreux effets de mise en scène s'avèrent à la fois vains et difficilement supportables. À la qualité des plans noir et blanc du début, montrant l'arrivée de la jeune femme à l'aéroport, succèdent des décors plus glauques les uns que les autres (la décharge, les détritus dans la maison...) et des effets sonores introduisant parfois les parties rêvées par les uns ou les autres (musique stridente ou dissonante).

On se doute que tout cela est sensé transmettre au spectateur l'état psychique des protagonistes, du malaise parano de la femme, dont l'ex petit ami a mis une vidéo porno sur le net, aux raisons pour lesquelles l'homme se réfugie dans la religion (révélées sur le tard). Mais jusqu'au bout le scénario reste abscons et on a bien du mal à saisir les motivations de chacun, même le soudain élan vengeur de la femme. Quant au personnage de la prisonnière, il est pratiquement oublié en route. Pas grand chose à sauver donc de cet amas de scènes stylisées, où la figure d'un psychopathe avec pioche, côtoie des scènes insoutenables et gratuites, telle celle du marquage au fer à repasser.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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