AMERICAN BLUFF
Top moumoute !
David O. Russell aime explorer les comédies : à deux ("Happiness Therapy"), à trois ("Les Rois du désert") ou à quatre personnages principaux ("American Bluff") ; les comédies dramatiques ("Fighter"), loufoques ("J’adore Huckabees") ou haute en couleurs ("American Bluff"). Et c’est avec délectation qu’on savoure son septième long-métrage qui ne fait que confirmer son talent d’écriture et de mise en scène. Alors bien sûr, ici, il est grandement aidé par une pléiade de comédiens à leur top niveau, ou « capillairement » parlant, à leur top moumoute ! Il faut en effet dire que les coiffeurs du film s’en sont donné à cœur joie sur les bouclettes d’Amy Adams, la choucroute de Jennifer Lawrence, les frisouilles de Bradley Cooper et les mèches de Christian Bale.
N’omettons pas également le formidable travail des équipes dédiées aux costumes : les robes portées par ces dames et les chemises par ces messieurs sont tout simplement exquis(es). Avec ces apparats « cheveuleresques » et ces appâts de soie, le film baigne dans une ambiance seventies à la fois sucrée, élégante et raffinée soutenue par des notes impeccables de jazz et de disco. Rien que pour ça, le film vaut vraiment le coup d’être vu. Vous assisterez en plus à l’une des meilleures performances pour l’ensemble d’un casting, une prouesse qu’on n’avait pas vue depuis des lustres. Ils délivrent tous une prestation incroyable et prennent en même temps un plaisir qui transpire à l’écran.
Jennifer Lawrence, alors qu’elle n’a pas le premier rôle, vole à chacune de ses apparitions la vedette à Amy Adams, reléguée au second plan. On la voit déjà recevoir à 23 ans son second Oscar successif, après celui du meilleur rôle l’an dernier pour "Happiness Therapy", déjà un film de David O. Russell ! Son personnage est plein de fantaisie et de gravité entremêlées et elle l’incarne divinement. C’est d’ailleurs cela également "American Bluff", le mélange des genres où on passe d’une comédie romantique à un film policier, et où on évite le drame de peu, et où l’humour qui est le liant de cette intrigue, un peu tordue, va du potache à la satire. À la fin, on en redemande !
Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur