LA GUERRE SELON CHARLIE WILSON
Une résonance rudement actuelle
À la demande d’une riche dame du monde, le député texan Charlie Wilson, va tenter de convaincre ses alliés politique d’augmenter considérablement l’aide allouée aux moudjahidins pakistanais, leur permettant ainsi de lutter contre l’envahisseur russe…
Le nouveau film de Mike Nichols est une comédie politique assez savoureuse, comme seuls les américains savent en faire, d'autant qu'elle recèle bon nombre d'éléments qui ont, dans le contexte actuel (influence des Etats Unis au moyen orient, lutte pour les matières premières...), une résonance particulière. Adapté d'un livre du journaliste politique George Crile, le scénario, tissé de manoeuvres politiques et privées, est signé Aaron Sorkin, connu pour les scripts de « A la maison blanche » (la série télévisée) et « Des hommes d'honneur ». Il est donc naturellement empreint d'un certain cynisme, qui ne gâche en rien l'aspect comique, dû principalement à une multitude de personnages, tous surprenants.
Tom Hanks, gendre idéal, est pour une fois utilisé à contre emploi, en libertin notoire, sympathique bon vivant, qui joue de son charme pour arriver à ses fins et sait s'entourer de nombreuses et dévouées assistantes (toutes plus belles les unes que les autres). Julia Roberts, elle aussi fait un pied de nez à son image habituelle, s'avérant fascinante et crédible en milliardaire tacticienne. Enfin, non négligeable dans un second rôle d'agent secret mis sur la touche, les tics et colères mémorables de Philip Seymour Hoffman, rustre et frustré, nous rappellent que c'est un comédien hors paire. Pas de doute, Mike Nichols sait manier le comique et le prouve une nouvelle fois avec un film irrévérencieux, qui donne le beau rôle à tout ce que l'Amérique déteste: déviants moraux, arrivistes, fonctionnaires... De quoi se réjouir.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur