Festival Que du feu 2024 encart

OMAR

Un film de Hany Abu-Assad
Avec Adam Bakri...

Nerveux et exaltant

Aujourd’hui, en Palestine occupée. Omar franchit tous les jours au péril de sa vie le mur de séparation pour rejoindre en Israël ses amis et la petite sœur de l’un d’entre eux, dont il est amoureux. Mais sa participation à une action de résistance entraîne sa capture et son emprisonnement par la police militaire. Interrogé sous la torture, il devra faire un choix difficile pour sauver sa vie et avoir une chance de revoir celle qu’il aime…

Réalisateur du très beau (et controversé) "Paradise Now", qui relatait les dernières heures de la vie de deux jeunes kamikazes avant un attentat suicide, le Palestinien Hany Abu-Assad récidive dans le genre avec un film tout aussi intéressant, le rythme et l’action en plus. Centrant son récit sur un héros des temps modernes (Adam Bakri, époustouflant) écartelé entre patriotisme, idéalisme et instinct de survie, le talentueux cinéaste nous embarque dans un passionnant jeu du chat et de la souris entre son personnage et les forces de l’ordre, incarnation de l’absurdité et de la cruauté du système militaire. Manipulation, infiltration, trahison. On ne peut s’empêcher de penser à la série "Homeland", carton télévisé du moment, tant le jeu de faux-semblant semble parfois atteindre des sommets de perversion.

Reste que s’il atteint le niveau des bons films d’espionnage américains, notamment dans l’art de faire naître la tension et de jouer avec les nerfs du spectateur, "Omar" porte avant tout l’empreinte de son réalisateur, dont le style et la précision s’affirment un peu plus à chaque fois. Mise en scène ciselée, usage pertinent de la caméra à l’épaule, sens du lyrisme bien dosé… Hany Abu-Assad ne lésine pas sur les effets de spectacle et les retournements de situation, accrochant le spectateur aussi bien par d’impressionnantes scènes de course-poursuites dans les dédales de la cité que par de touchants moments où l’humain et l’émotion sont plus présents. Surtout, il accumule allègrement les genres (c’est à la fois un film d'espionnage, un drame politique, un film d’action et une poignante histoire d’amour), teintant son film d’une heureuse complexité qui en exacerbe l’intérêt. En un seul mot : virtuose.

Sylvia GrandgirardEnvoyer un message au rédacteur

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