LES YEUX BANDES
Difficile acceptation
Pas évident de faire un film sur l'acceptation de la culpabilité d'un proche. Thomas Lilti s'y essaye ici avec « Les yeux bandés », chronique sombre d'un retour temporaire au pays, pour un garçon devenu homme, au passé lui aussi pas si clair. Rapidement, le scénario navigue à vue entre lieux chargés de souvenirs (le club de boxe) et personnages surgis du passé (l'entraîneur, l'ex petite amie, l'ami de la famille...), et la culpabilité de celui qui est partie s'installe, pesante, puis lourde. Et si l'on croit aux retrouvailles dans la souffrance, c'est surtout grâce aux rôles secondaires, qu'il s'agisse de Lionel Abelanski, formidable en père meurtri, ou de Jean François Stévenin, entraîneur résigné, capable de faire la part des choses.
Malheureusement, le scénario lui, ne fait pas très la part des choses, raccrochant maladroitement au final les décisions de son anti-héros, interprété avec une conviction monolithique par Jonathan Zaccaï, à des évènements trop manichéens pour être honnêtes. Renoncer à aimer un frère, même à demi, était difficile mais compréhensible sans cela. Reste que le film revêt une cohérence faite de lenteur et de tristesse des décors, qui sied bien à l'amertume de l'histoire.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur