Festival Que du feu 2024 encart

UN ECLAIR DE GENIE

Un film de Marc Abraham

David contre Goliath

Robert Kearns est professeur et inventeur à ses heures perdues. Un jour de pluie, alors qu'il conduit sa voiture, Kearns a l'idée d'améliorer les essuie-glasses de sa voiture en s'inspirant du fonctionnement de l'œil humain. Avec un ami investisseur, il propose son invention à la firme Ford dans l'idée de manufacturer lui-même, avec sa famille, les nouveaux modèles d'essuies glasses...

"Un éclair de génie" est l'histoire méconnue du combat d'un homme contre le géant de l'automobile Ford qui lui vola l'invention de sa vie. Cet homme, c'est Robert Kearns et il est interprété par un Greg Kinnear exceptionnel. S'il transcendait déjà l'écran dans « Little Miss Sunshine », autant dire qu'ici, il porte littéralement le film sur ses épaules. Le reste du casting passe directement au second plan mais ne s'en retrouve pas décrédibilisé pour autant. La réalisation, sans prétention, s'efface lors de ses monologues au tribunal. Bref, pour un biopic, il s'agit là d'un excellent choix de distribution et d'une belle performance d'acteur qui confirme le talent de Greg Kinnear.

Au-delà de l'interprétation, le sujet et le personnage suscitent tout notre intérêt. On est immédiatement captivé par toute la passion qu'il met dans son invention et ses projets pour sa famille. Si bien que lorsqu'il s'aperçoit qu'il s'est fait berné par les promesses de Ford, on se sent nous même épris d'un sentiment d'injustice qui nous fait nous crisper sur notre fauteuil. Alors que tout son entourage lui recommande d'abandonner les procédures, cet inventeur en quête de reconnaissance s'obstine. Non pas pour l'argent mais par principe. On l'observe alors s'engouffrer dans ce combat sans fin au risque de perdre sa femme et de ne pas voir ses enfants grandir…

L'empathie et l'identification fonctionnent de façon étonnante bien que le film tire des ficelles grosses comme des cordes. Il lui manque cependant quelque chose d'indéfinissable pour être un grand film. Peut-être est-ce dû à un aspect trop conventionnel et manichéen sous ses faux airs de film d'auteur.

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire