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MIRAL

Un film de Julian Schnabel

Mirage

Nous sommes à Jérusalem à la fin des années 40. Une femme nommée Hind Husseini décide de bâtir un orphelinat politiquement indépendant, afin d’abriter les enfants abandonnés ou ayant perdus leur parents. C’est avec force qu’elle s’impose de leur redonner de l’espoir et une éducation tout en faisant abstraction de leur origine, qu’ils soient israéliens ou palestiniens. 30 ans après sa création, Hind se voit accueillir une petite nouvelle, Miral, 7ans, une jeune palestinienne pleine de vie, dont la mère, dépressive, s’est suicidée, laissant son père démuni face à l’idée de gérer seul sa fille. 10 ans se passent et Miral, alors au bord de l’âge adulte, décide de s’impliquer dans le conflit israélo-palestinien, s’opposant ainsi aux principes fondamentaux inculqués par Hind...

D’après l'œuvre littéraire «Miral» de Rula Jebral publié par Rizzoli.

Le film nous plonge dès les premiers instants dans un Jérusalem tourmenté. Au delà des cris, des doutes et de la haine, surgit Hind Husseini, qui nous captive par sa prestance mais surtout par sa compassion et sa détermination à vouloir sauver les orphelins de la ville Sainte. Mais très vite, ce qui semblait être le centre du film, n’est en fait qu’un cadre présentant la véritable non-attraction de Julian Schnabel : Freida Pinto dans son rôle de Miral. Et c’est véritablement à partir de l’instant où Miral se sent pousser des airs de Che, que tout va mal.

Le réalisateur du film «Le Scaphandre et le papillon» (2007) veut nous émouvoir mais il nous ennuie, il veut nous instruire et nous éduquer vis à vis du conflit israélo-palestinien mais il ne fait qu’en survoler les aspects historiques et les moments clefs. Pourtant ce sujet est source de richesse, tant il est possible de raconter les histoires de ces peuples, tant il est possible de montrer toute la stupidité humaine et son horreur.

Mais voilà, au lieu de cela, le réalisateur nous sert un insipide histoire d’une jeune ado amoureuse d’un tout petit leader extrémiste avec pour fond musicale une bande son répétitive et non loin de rappeler la musique de «Princesse Mononoké» (de Miyasaki)... Et nous n’aborderont pas les prise de vues floues traduisant un malaise en vue subjective qui nous font plus penser à un manque d'inspiration technique.

Quoiqu’il en soit, si le but était de se limiter à cette petite amourette, cela se fait sans émotion, sans échanges sincères entre les acteurs, et il est alors impossible d’avaler la pilule de la caricature et de l’imprécision. Schnabel prend parti pour les palestiniens et tente de faire de Miral une victime... Mais au milieu de tout cela, rayonne jusqu’à la fin, la véritable héroïne du film, Hind Husseini qui aurait pu avoir une place plus importante dans ce long métrage au sujet pourtant attrayant. Freida Pinto quant à elle, est bien loin de son rôle dans « Slumdog Millionnaire » et on se dit que, peut-être, a-t-elle-été mal dirigée.

Mais nul doute, « Miral » confirme tout le problème d’une adaptation littéraire : le juste partage entre la fidélité à l'œuvre et le divertissement d’un spectateur, qui rappelons le, possède une expectation souvent différente de celle d’un lecteur...

Jean-Philippe MartinEnvoyer un message au rédacteur

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