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Festival de Venise 2012 : Kim Ki-Duk reprend pieds avec le torturé Piéta

5 septembre 2012

Compétition
PIETA
de Kim Ki-Duk
avec Cho Min-soo, Lee Jung-jin...

Après un documentaire en forme d'auto portrait aux multiples points de vue présenté à Cannes en 2011 (« Arirang ») où il annonçait sa ruine et questionnait sa capacité à faire à nouveau des films, le cinéaste coréen s'était totalement égaré avec « Amen », insupportable récit centré sur une femme à la recherche du père de son enfant, et suivie par un voleur voyeur. Autant dire que l'on redoutait la projection de la nouvelle œuvre de Kim Ki-Duk, que l'on craignait encore plus éloignée de la veine qui a fait son succès avec « Locataires », « Printemps, été, automne, hiver... et printemps », ou encore « L'arc »...

Et revoici finalement le cinéaste en pleine forme. Il retrouve en effet ici non seulement des qualités formelles, avec des plans qui s'adaptent à l'état mental de ses personnages, mais aussi une habileté à concocter un scénario malin et moralement discutable, qui joue à la fois de l'émotion et du mystère. Autour d'un homme de main chargé de mutiler les débiteurs d'un usurier qui demande des intérêts exorbitants, pour mieux toucher les assurances de ces derniers, il développe une étrange histoire de réapparition d'une mère indigne. Le style est fluide, jouant de l'incongrue des situations, et le récit fourmille de détails croustillant ou macabres, qui réjouiront les fans de la première heure. On est donc heureux de retrouver le cinéaste à la barre d'un vrai film de fiction.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur