Festival de Venise 2012 : Epilogue, nouveau film sur les affres de la vieillesse

Journées des auteurs
EPILOGUE
(HAYUTA VE BERL)
de Amir Manor
avec Yosef Carmon, Rivka Gur, Efrat Ben Zur...

Berl, 84 ans, et Hayuta, 80 ans, vivent en Israël dans leur appartement. Du fait de leur grand âge, ils doivent subir un contrôle de la sécurité sociale, supposé évaluer leur niveau de dépendance. Questionnaire humiliant, exercices physiques non moins dégradants, intimité bafouée, l'introduction du film est éprouvante, mais pose bien les bases d'une vie quotidienne difficile, où l'argent manque, mais l'honneur tente d'être sauf. Une vie dont le rythme lent s'impose au long métrage lui-même, qui sans être contemplatif, adopte le pas de ces deux octogénaires.

Mais « Epilogue » n'est pas seulement une histoire de personnes âgées qui collent des coupures de presses sur leurs vitres, volent le journal du voisin ou collectionnent les piles usagées, c'est aussi le chant du cygne d'une certaine idée de la société israélienne. Celle pour laquelle s'est battu Berl, et qui était faite d'appui social et de solidarité. Malgré son grand âge, il n'a pas abandonné, espérant toujours mobiliser autour de cette idée. Cette dernière bataille pour un monde plus égalitaire, il la mène avec un espoir intact, que lui reprocherait presque sa femme, au regard désespérément vide. Leurs deux portraits s'entrecroisent avec amour, sous le regard bienveillant d'Amir Manor, un réalisateur à suivre, dont le film aurait mérité un peu plus d'exposition, ici, à Venise.