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CHORON DERNIERE

Bête, méchant et de mauvais goût

Un documentaire qui rend hommage au personnage foutraque et génial qui fut l’un des fondateurs et moteurs de l’hebdo "Hara Kiri" et par la suite "Charlie Hebdo" : Georges Bernié, alias le Professeur Choron...

A travers des images d’archives, une enquête contemporaine sur la reprise de "Charlie Hebdo" par Philippe Vals et enfin des images du professeur au soir de sa vie, ce documentaire retrace la vie des deux hebdomadaires, du professeur Choron et les inévitables polémiques, dont la dernière, un procès contre Philippe Vals, l'accompagna jusqu’à sa mort, en janvier 2005.

La première partie du documentaire se concentre sur l’historique de "Hara Kiri" et "Charlie Hebdo" et donne l’occasion de voir ou revoir des couvertures de magazine délicieusement provocantes et bien souvent d’un politiquement incorrect rarement atteint. Il y est aussi beaucoup question du conflit entre Philippe Vals et Choron sur les droits liés au nom « Charlie Hebdo ». Pierre Carles s’accroche à ce sujet à plusieurs reprises avec Vals et Cabu.

La deuxième partie est plus intime et s’attache au professeur Choron, filmé dans les derniers mois de sa vie, affaibli par une leucémie. Images touchantes de Choron dans son petit village, dans l’intimité de sa chambre d’hôpital et dernières provocations évidemment. Ce documentaire autoproduit qui a failli ne pas voir le jour suite à des menaces de procès par P. Vals, a le mérite de nous replonger à l’époque de l’ORTF et donne à voir une liberté de ton totalement impensable de nos jours…

La polémique sur le procès Vals contre Choron est un peu décevante car Pierre Carles est clairement dans la revendication et ne sert pas vraiment son propos en attaquant frontalement la nouvelle équipe. Mais au final il réhabilite la mémoire et le rôle de cet incroyable personnage, gestionnaire catastrophique et provocateur dans l’âme, qui a inspiré nombre d’humoristes par la suite. Il donne surtout à réfléchir sur notre époque qui s’émeut d’un édito de Siné (viré de Charlie Hebdo) ou d’une idiote banderole dans un stade de foot…

Et pour finir, une pensée profonde du Professeur : « Au jugement dernier, on te demandera : "Quels sont tes actes ?" et non : "Qu'est-ce que tu bois" ».

Benoît MichouEnvoyer un message au rédacteur

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