PROOF
Intriguant mais peu passionnant
Malgré un casting impeccable, Proof est un film bien peu passionnant, comme son synopsis le laissait présager. Difficile en effet d’attirer les foules avec une histoire de mathématiques de haut vol, dont les « preuves », forcément vulgarisées, n’ont du coup rien de réel ou palpable. Bien sûr, les thèmes abordés sont intrigants, qu’il s’agisse de l’hérédité du génie comme de la maladie mentale, ou des relations des membres d’une famille à la folie de l’un des siens. La scène où Gwyneth Paltrow se voit forcée de lire les résultats des calculs de son père est à vous briser le cœur. Mais l’ensemble du film ne dispense que peu de moments de cette intensité.
On se concentre alors sur l’interprétation des deux seconds rôles qui forment duo avec miss Paltrow : Gyllenhaal et surtout Davis. Si le premier, Jake Gyllenhaal, est présent sur tous les fronts depuis la fin 2005 (« Brokeback Mountain », « Jarhead »), donnant ici dans le jeune homme ordinaire, dont l’ambiguïté pourrait être liée à une envie de réussite, la seconde, Hope Davis, n’a pas su s’imposer depuis les deux grands films indépendants qu’étaient « En route vers Mahnattan » et « Et plus si affinités », ceci malgré sa présence dernièrement dans « The Weather man » et « The matador ». Elle fait ici un retour remarqué en grande sœur égoïste et inquiète, bien peu impliquée dans la vie de sa cadette, mais voulant tout prendre en mains. De quoi oublier les maladresses du scénario.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur