Festival Que du feu 2024 encart

SLEVIN

Un film de Paul McGuigan

Encore une arnaque tordue

Slevin n'a pas de chance. Alors qu'il vient de perdre son appartement, son boulot et sa copine, il se fait kidnapper par des mafieux qui le prennent pour un de ses amis. Il va devoir rembourser sa dette à sa place...

La première séquence de "Slevin" était plutôt prometteuse. Dans une salle d'attente d'aéroport, on y découvrait un Bruce Willis en chaise roulante, pressé de raconter une histoire de pari et de massacre à un voyageur isolé, avant de le molester et de la caler dans la chaise, à sa place. Une première scène choc donc, qui semblait donner le ton d'un film d'action élégant. D'élégance il est bien sûr question par la suite, avec une mise en scène stylisée, qui allie calme et tempête avec parfois un peu trop de maniérisme, privilégiant clairement la forme sur le fond. Les cadrages originaux comme les complexes et lents mouvements de caméra tentent d'instaurer ainsi une tension qui ne prend pas réellement.

Car l'intrigue de "Slevin", à trop jouer sur le flegme narquois du personnage principal (Josh Hartnett, pour une fois à la hauteur de son rôle), nous met rapidement la puce à l'oreille. Son anti-héros poisseux ne serait peut être pas celui que l'on croit. Son attitude fière et bien peu en prise avec une panique qui eut été logique nous fournit rapidement la clé de l'énigme. Et ce malgré la multitude personnages secondaires, des mafieux noirs ou juifs jusqu'aux enquêteurs qui semblent s'intéresser de près à notre personnage "qui n'a rien à voir avec tout cela". Ces personnages sont ici clairement pris pour des incompétents notoires, comme le spectateur pour un imbécile.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire