CLOSER
Les jeux de l’amour et du hasard
Larry, médecin, aime Anna, photographe, qui le trompe avec Dan. Alice, stripteaseuse, aime Dan, écrivain et manipulateur, mais le trompe quand même avec Larry. A un niveau extrême, deux hommes et deux femmes vont jouer le jeu pervers de la séduction et du désir. Alternant manipulations et trahisons, ils entament un diabolique chassé-croisé amoureux dont personne ne sortira indemne…
A plus de 70 ans, Mike Nichols nous revient, plus allumé et obsédé que jamais avec l’adaptation d’une pièce de théâtre, Closer. Un film dur, émouvant et obsédant à la fois qui nous rappelle que l’amour n’est pas toujours aussi beau et aussi simple qu’il en a l’air. Dés la première scène, Nichols nous fait rentrer dans le piège. Servi par un rock romantique de circonstance, on tombe sous le charme de ces images, de l’émotion qui se dégage des personnages et ça y est, quoi qu’il puisse arriver, la toile s’est refermée sur nous.
Tout au long du film, le réalisateur va nous présenter l’amour sous toutes ses formes : passion, perversion, romantisme, sexe… rien n’est oublié, et si, parfois, quelques petites lenteurs se font jour, jamais on ne sortira du piège, jamais on se libèrera de ces personnages. Une nouvelle fois, la musique joue un rôle prépondérant, alternant, pour les circonstances, Prodigy et l’opéra, les Smiths ou le classique. La mise en scène est discrète, sans grands effets, filmé tout naturellement, Closer n’en donne cependant pas moins d’émotion à son sujet.
Malgré cette mise en scène excellente et une histoire tout aussi captivante, Closer ne serait cependant rien sans la justesse et le talent de ses interprètes. Difficile de n’en citer qu’un, tant ce quatuor amoureux redéfini la notion de troupe. Jude Law, Julia Roberts, Clive Owen et surtout la formidable Natalie Portman (Golden Globe pour ce rôle) sont ici meilleurs que jamais et surtout jouent avec tant de justesse que tour à tour ils seront émouvant, on les aimera ou on les détestera pour leur force, leur faiblesse… qu’en savons nous finalement ?
Soulignons une fin aussi belle et réussie que la scène d’introduction, et l’on affirmera que oui, Closer est un film dur, mais c’est un grand film, et s’il y a un film à ne pas rater en ce début d’année, je suis presque certain que c’est celui là…
Rémy MargageEnvoyer un message au rédacteur