KILL BILL Volume 2
Une deuxième partie où Tarantino joue avec nos nerfs et donne une autre dimension à son histoire
Black Mamba (Uma Thurman), bien décidée à accomplir sa vengeance jusqu’au bout, choisi de s’attaquer à l’homme de main de Bill (Michael Madsen). Mais celui-ci, averti de sa venue, lui décroche un coup de fusil dans le torse et l’enterre vivante…
Si le style et l'énergie du premier volet de Kill Bill avait reçu toutes les louanges, nombre de spectateurs avaient pu regretter l'apparente absence de véritable scénario. Les sceptiques se réjouiront donc, après ce second volet, en découvrant la complexité d'un récit qui alterne ici entre accalmies de surface, bouffées de violence et révélations désarmantes.
De ce scénario, au final, brillant, on retiendra l'infini sadisme, mais aussi l'humanité bien cachée de certains personnages. Et Tarantino semble se faire plaisir, en mettant cela en images. Torturant le spectateur lors de longs dialogues inutiles mais jouissifs dont il a le secret, ou de flashs back aux résonances télévisuelles prononcées, dont le but ne paraît jamais évident (l'initiation d'Uma Thurman par le maître Pei Mei), il s'amuse à donner des bribes d'informations insuffisants pour assembler rapidement les morceaux. Et il réussit du coup à dérouter, surprendre, et donc à provoquer les émotions recherchées.
David Caradine (Kung Fu) tient ici le rôle principal, donnant à Bill, une glaciale humanité que l'on aurait soupçonné à aucun moment du volume un. Ses motivations, à l'image de celles d'Uma Thurman, finissent par être aussi claires que fatales. Et le spectateur ne peut que s'attacher aux larmes de l'une et à la force de l'autre, redoutant un duel final inévitable et sciemment autant qu'intelligemment réduit à l'essentiel par un Tarantino décidément aussi inspiré qu'influencé par le western spaghetti (devenu ici un western d'intérieur, ou de canapé), ou les feuilletons des années 60 – 70.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur