DREAM HOME
Jeune femme ne partagerait pas appartement
Cheng a toujours vécu en face du riche quartier Victoria, se promettant d’y habiter un jour. Mais la hausse exorbitante des prix de l’immobilier va forcer la jeune femme a envisager une solution radicale à son problème…
Sortie en DVD et Blu-ray le 5 avril 2011
Que les aficionados se réjouissent : "Dream Home" marque le grand retour du cinéma de Catégorie III, celui qui autorisait toutes les audaces graphiques, thématiques et narratives de l’âge d’or du cinéma hong-kongais. Un cinéma de l’extrême, que l’on retrouve ici avec un bonheur rare. Dès sa première séquence, un étranglement bien sadique, le neuvième film du jeune Pang Ho-Cheung annonce la couleur : il va y avoir du sang, et pas qu’un peu ! Se basant sur un fait divers glauque s’étant déroulé à Hong-Kong, le réalisateur profite de son sujet pour inventer de nouvelles manières de tuer son prochain (la séquence de la femme enceinte… avis aux amateurs !), dans un ample déluge grand-guignolesque qui évoque autant le cinéma de Dario Argento que les slashers cultes des années 80.
Mais loin de se contenter d’un étalage de tripaille, Pang Ho-Cheung évoque avec justesse la crise immobilière sévissant sur l’île dix ans après la rétrocession. Mariant le touchant portrait d’une famille ordinaire à ses dégueulasses scènes de meurtres, le réalisateur ose une narration toute en rupture de ton, brassant les époques, mêlant flashbacks réalistes (on y comprend le comportement de Cheng) et temps réel étouffant (l’intrigue principale se déroule en une seule nuit), pour mieux y inscrire le destin fou de son héroïne. Avec sa mise en scène rythmée, sa photographie colorée, son actrice hallucinante (formidable Josie Ho, également productrice de la chose) et son humour noir dévastateur (le mec aux doigts coupés, la fameuse réplique « Quelle giclée ! »), "Dream Home" s’impose comme un film absolument jouissif, intelligent et gore. Du grand art !
Frederic WullschlegerEnvoyer un message au rédacteur