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LA GUERRE

Un film de Ken Burns, Lynn Novick

Documentaire fleuve

La guerre de 39-45 vue au travers des témoignages d’hommes et de femmes de quatre villes américaines différemment touchées par le conflit…

Ken Burns, déjà réalisateur de « The civil war » rempile avec un nouveau documentaire, effort de mémoire nécessaire sur la guerre de 39-45, quand 40% des jeunes diplômés américains sont persuadés que les Etats Unis se sont battus avec l'Allemagne, contre les Soviétiques! Découpé en sept épisodes de près de 2h chacun, correspondants à des périodes clés, « The war », s'il a été présenté à Cannes en séance spéciale, n'aura peut être malheureusement pas les honneurs d'une sortie en salles. Mais la télévision en fera certainement l'acquisition, vous permettant de découvrir les différents segments: « une guerre nécessaire » (déc 41 – déc 42), « les choses se gâtent » (janv 43 – déc 43), « une vocation mortelle » (nov 43 – juin 44), « la fierté de nos nations » ( juin 44 – août 44), « Fubar » (sept 44 – déc 44), « le front fantôme » (déc 44 – mars 45) et « mars 45 – sept 45).

Je m'attarderai ici sur la structure du segment numéro 4, concernant le débarquement, seul épisode visionné à l'heure où nous écrivons ces lignes. Composée de témoignages d'anciens combattants et de leurs proches, entrecoupés ou illustrés par des images d'archives et de nombreuses photos, cette partie met l'accent sur l'impact d'ampleur sans précédent qu'aura eu le débarquement sur la structure des familles américaines. Après le courage et la sensation de participer à un moment clé de l'histoire, la deuxième partie se focalise sur la réception des avis de décès, citant même une femme qui aurait reçu trois en quelques jours, son dernier fils étant rapatrié pour ne pas être lui aussi tué.

A l'aide de choix musicaux judicieux, le réalisateur instille une certaine émotion, montrant ce qui reste de certaines famille, au travers des cimetières américians de Normandie. Ces plans épurés sur des champs de croix, où l'on aperçoit une étoile juive, symbole de la diversité d'une nation touchée de plein fouet, sont alors d'une beauté insoutenable. D'autant plus qu'ils contrastent fortement avec les images d'archives des préparatifs du débarquement, entassant tels des bestiaux, de nombreux militaires dans des barges anonymes. Une inhumanité que le réalisateur a souhaité presque mettre en sourdine face aux élans de courage et d'engagement forcément nécessaires en ces temps. Un autre manière de voir la guerre doublée d'un effort de mémoire à découvrir, et surtout à montrer.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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