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L'ÉCHINE DU DIABLE

Un film de Guillermo del Toro

Histoire de fantôme espagnol sur fond de guerre de 36

Fuyant l’armée de Franco, un jeune garçon est abandonné par son tuteur, dans une sorte de pensionnat tenu par des  » rouges « . Entre la femme unijambiste qui garde l’or pour  » la cause « , le vieil homme, amoureux mais impuissant et le jeune couple de gardiens, la liberté est relativement limitée. Pris comme souffre douleur par le plus grand des garçon, le jeunot va découvrir l’existence d’un fantôme dans la ferme…

Avec habileté, Guillermo del Toro plante d'emblée le décors de son histoire quasi intemporelle. L'isolement de la ferme, perdue dans un désert rougeâtre, le côté délabré des lieux (portes grinçantes, terre poisseuse…) mettent le spectateur mal à l'aise dès le début du film.

L'ajout d'évènements ou éléments insolites (la bombe plantée au milieu de la cour, qui n'a jamais explosée, les soupirs mystérieux créés par le vent) vient créer la confusion. Tout peu à peu bascule dans l'étrange, et les fantomatiques apparitions contrastent élégamment avec le caractère serein du jeune garçon et celui bien trempé de son aîné.

Le spectateur, se sent ainsi un peu ridicule de tressaillir aux moindres ombres qui glissent sur le sol, au plus petit murmure venu d'un escalier… Il n'en a que plus de plaisir à suivre les aventures de ces gamins comme les autres, plongés malgré eux au milieu d'une guerre un semblant lointaine, qui fait pourtant rage dans les cœurs. La guerre civile apporte ainsi son lot de trahisons, de profiteurs, et d'injustices. Un film magnifique, où le jeux sur les couleurs, de l'intérieur vers l'extérieur rajoute à une angoisse grandissante.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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