LOCATAIRES
Un couple de squatteurs silencieux et captivants
Kim Ki Duk squatte lui-même les écrans français depuis près de un an (Samaria, Printemps été automne hiver… et printemps…) et dresse aujourd’hui un double portrait d’exclus volontaires, aussi inoffensifs que porteurs de valeurs positives. Car s’ils vivent au crochet des autres, c’est dans le silence et la discrétion, ne s’impliquant que face à l’injustice. Avec d’étranges choix d’accessoires (la canne de Golf et ses divers usages), le réalisateur trace un parcours singulier, entre fuite et refus de participation au monde.
Un univers de calme que viendra perturber l’enquête sur l’agression initiale du mari violent. Flirtant sans cesse avec les limites de la réalité, le réalisateur crée angoisse, apaisements et moments de flottement, qu’un traitement parfait de la photo renforce dans sa singularité. On ressort du film plein d’espoir d’un bonheur simple, loin des contingences matérielles, d’un paisible absolu. Etrange.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur