AU LOIN, LES LUMIERES
Un film cruel sur une immigration méconnue vers l'Europe
« Bienvenue dans la réalité » est le slogan que l'on trouve sur l'affiche allemande de ce magnifique deuxième film. Il est vrai qu'en utilisant une caméra à l'épaule, quasi bousculée par les corps qu'elle donne à voir, H.C. Schmidt réussi presque à donner le tournis au spectateur, qui se retrouve projeté dans le monde de l'immigration clandestine venue de l'Est.
En faisant de ses personnages des semblables des allemands ou des polonais qu'ils croisent sur leur route, ni plus miséreux, ni plus mal en point d'apparence, il touche au cœur. D'autant que cette mosaïque d'histoires individuelles et familiales, mêle avec habileté les intérêts particuliers, les lâchetés, la volonté la plus grande et l'espoir le plus jusqu'au-boutiste, et nous interroge chacun dans notre rapport à l'immigration.
Dans le monde du réalisateur de Au loin les lumières, même les plus généreux ont leurs failles, leurs préférences, à l'image de l'ami de l'interprète, qui choisi de la protéger elle, et son couple. De même façon, les plus soutenus font preuves aussi de fourberie, à l'image du sympathique Kolya. Et tout ce petit monde se mélange, prend parti, se positionne vis-à-vis d'un univers où le profit règne en maître. Une chose est sûre, ce film restera certainement comme l'un des films majeurs du printemps 2004.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur