WASSUP ROCKERS
Un film sourd, titubant, qui peine à trouver un rythme et un réel discours
Larry Clark déchaîne les passions. Qu'on aime ou non ses films ("Ken Park" en est l'exemple le plus équivoque), le réalisateur ne laisse jamais indifférent. Choqué ou admiratif, subjugué ou carrément dégoûté, le spectateur d'un film de Clark ne sait jamais ce qui l'attend. Avec ce nouveau film, Clark surprend, non pour la forme réelle de ce nouvel enfant (toujours autant de sexe, de violence et de "comédie") mais par son traitement du fond. Ici, on ne comprend pas où le réalisateur veut nous emmener, et comme pour une course en skate-board, les débutants sont vite largués.
Le sujet du film est pourtant simple. On y suit quatre adolescents, certains mal dans leur peau, d'autres mal dans leurs têtes. Ils font de la musique, ils couchent avec des filles rencontrées par là, ils font du skate. Le film touche aux bas-fonds du grotesque lors de ces séquences-là, où Clark filme ses petits sportifs comme vos amis le feraient sur une piste de ski : sans grâce, sans envolée, alourdissant le pas. Cependant le film, lors de séquences plus intimistes (et là, accompagné d'une musique jazzy, on en reconnaît ses véritables qualités) accède à une légèreté gravissime, à un soupçon de tendresse qui prend d'un coup, sans qu'on s'y attende vraiment.
Lucie AnthouardEnvoyer un message au rédacteur