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LE PARC DES MERVEILLES

Un film de

Ce n'est pas parce que ça ressemble à un film pour enfants que c'en est un

June est une enfant un peu casse-cou, à l’imagination débordante. Avec sa mère, elle se lance dans le projet faramineux de construire le meilleur parc d’attraction au monde : le Parc des Merveilles. Un parc qui semble exister, au-delà de sa simple imagination…

Le Parc des merveilles film animation image

"Le Parc des Merveilles" est un projet assez particulier car il n’a pas de réalisateur au générique, en raison d’une affaire scabreuse concernant celui qui devait en prendre la direction. Ce sont donc les producteurs et scénaristes Josh Appelbaum et André Nemec qui l’ont porté, aidés par la photo réaliste de Juan García Gonzalez et la musique de l’oscarisé Steven Price.

Personnage principale, June est une petite fille très moderne. Elle a une tablette dans sa chambre et c’est un peu une enfant roi. Mais c’est aussi une casse-cou et une bricoleuse. Tout ceci avant de devenir très inquiète pour son père, après que sa mère soit tombée malade. Très consciente de ses responsabilités, June est un personnage qui est assez peu insouciant et innocent. Il s’agit là d’une construction assez étrange car les personnages du parc semblent alors tous plus limités et même insouciants que la jeune fille elle-même, alors que la structure classique d’un film d’animation clairement orientée vers la jeunesse aurait voulu que les « aides » soient des personnages plus « sages » qu’elle. Mais cette construction assez étrange sert finalement très bien le propos du film : ne pas laisser mourir la petite lumière, le grain de folie de l’imagination débridée infantile.

On se trouve donc face à un problème de cible. Avec un tel message, aidé par une vraie réflexion sur la photographie (réaliste) et la musique (assez éloignée de l’idéal type d’une musique d’aventure), le film semblerait plutôt s’adresser à des adultes. Les enfants pourront-ils alors y trouver leur compte ? L’enjeu affiché est simple : remettre en marche le parc, avant sa destruction et la mort des personnages principaux. Mais il est lourd de conséquences. Il en va de même pour les rapports entre parents et enfants. Le film semble pouvoir saisir les enfants par les couleurs chatoyantes du parc dans son introduction, des moments d’insouciance, d’humour et d’amusement entre les personnages. Mais son intelligence, les conséquences des actes et le raisonnement de la protagoniste risquent d’une part de ne pas être compris, rendant alors le film assez obscur pour un jeune public. Il pourra aussi être compris et alors devenir angoissant pour un public un peu plus âgé.

Mais un public averti en vaut deux. Et le film est sans doute plus à conseiller à partir de 10 ans. Non pas en raison d’une violence visuelle, mais plutôt du poids qui repose sur les épaules d’une héroïne très mature, un peu trop peut-être pour son propre bien-être.

Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur

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