LE FIDÈLE
Une romance à peu près réussie aux deux tiers
Lors d’un tournoi de F1, Gino tombe immédiatement sous le charme de la sœur d’une connaissance. Elle s’appelle Bénédicte et elle est pilote de course. Il la charme sans mal. Elle l’appellera Gigi. Il l’appellera Bibi. Ensemble, c’est pour la vie… jusqu’au jour où Gino va devoir arrêter de mentir à propos de son « boulot »…
La nouvelle collaboration entre le réalisateur Michael R. Roskam et Matthias Schoenaerts, tous deux révélés grâce au puissant « Bullhead », est une histoire d’amour passionnelle sur fond de banditisme divisée en trois actes. Les deux premiers tiennent à peu près la route. Chacun nommé avec les surnoms que se sont trouvés les deux tourtereaux, les chapitres narrent l’attachement grandissant entre les deux personnages correctement interprétés par un Schoenaerts, charmeur et casse-cou, et Adèle Exarchopoulos, alternant subtilement entre garçon manqué et femme fatale.
Tandis que le solide premier segment nous ravi grâce au jeu d’équilibriste que tente Gino pour cacher son activité de braqueur à sa belle, issue d’une famille fortunée propriétaire d’une industrie, le film commence à se gâter avec l’arrivée d’un collaborateur qui va rapidement devenir omniscient.
Une fois Gigi coffré et son secret mis à jour, le réalisateur belge va rapidement perdre la cohérence de son film et plusieurs facilités scénaristiques mal amenées pointent le bout de leur nez. Entres autres, Gigi, personnage qualifié tout du long par sa peur bleue des chiens (voir la risible et improbable scène pivot du Jack Russell qui valdingue à trois mètres), se met à faire un acte héroïque dans un chenil de bêtes de combats ou encore cette volonté absurde de rester dans un cagibi enfermé derrière un frigo plutôt que de partir en Argentine. Bref, les incohérences et séquences incongrues s’accumulent jusqu’à un final complétement what the fuck versant dans le macabre.