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LA VIE EN GRAND

Un film de Mathieu Vadepied

Une jolie comédie, pétillante et positive sur l’univers des banlieues

Le jeune Amada, qui vient de se faire arnaquer par un camarade de classe pour l’achat d’un portable, craque et attaque ce dernier dans la cour de récré. Interpelé par son prof de gym, le garçon risque l’exclusion. Pour éviter cela, une seule alternative lui est proposée : avoir des bonnes notes…

La vie n’est pas simple pour Amada. Contraint de vivre seul avec sa mère à cause de la loi qui interdit la polygamie, le jeune garçon souffre aussi de l’absence de son grand frère, envoyé au Sénégal pour « apprendre la vie ». Bagarreur et en échec scolaire, Amada est convoqué chez la principale qui lui donne un ultimatum : s’il n’a pas 10 de moyenne générale au prochain trimestre, c’est le conseil de discipline. Survient alors un événement inattendu qui va lui remonter le moral : son copain Mamadou a découvert par hasard plusieurs plaquettes de shit et lui propose de partager le butin de la vente.

Contraint de prendre enfin sa scolarité en main, Amada découvre aussi les lois du business illicite. En révisant ses cours de français, il apprend des mots comme « altruisme » qu’il utilise à bon escient dès qu’il commence à gagner de l’argent. Débrouillard et généreux, l’adolescent offre ainsi à ses proches des cadeaux sans que ceux-ci ne se doutent de ses activités. Or cette nouvelle façon de voir « la vie en grand » n’est pas de tout repos car si l’adolescent fait des progrès en vocabulaire, il cultive néanmoins de réelles lacunes en maths et très vite les gros dealers commencent à lui demander des comptes.

Loin de tomber dans les clichés sinistres d’une banlieue sans foi ni loi, Mathieu Vadepied nous offre ici une jolie fable urbaine où l’école a encore sa place et où la solidarité n’est pas un vain mot. Grâce à ses personnages astucieux et profondément attachants, le réalisateur signe une comédie sans clichés, spontanée et efficace qui révèle une réelle humanité sans jamais tomber dans la mièvrerie des bons sentiments. Un optimisme affirmé qui fait chaud au cœur en ces temps troubles où la vie des cités n’inspire souvent que haine et désespoir.

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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