LA MOMIE
Et si la seule vraie momie était Tom Cruise, inépuisable pour jouer les héros sans prendre une ride ?
Nick Morton est un militaire pas comme les autres. Il profite de certaines de ses missions en Irak pour récupérer des reliques et trésors et les revendre sur le marché noir. Mais la découverte du sarcophage d’Ahmanet va faire basculer son destin. Et celui de l’humanité…
Il était attendu. Le voila enfin. Le remake de "La Momie" censé lancer le futur Dark Universe d’Universal (tous les monstres emblématiques du studio, Dracula, Frankenstein, l’homme invisible et bien d’autres, se croiseront dans un univers étendu façon Marvel). Bien loin de la saga familiale des années 2000 avec Brendan Fraser, cette nouvelle version est un film d’action dans la plus pure tradition de son acteur principal, Tom Cruise. Dès les premières minutes, le changement de ton est assumé : Nick Norton, militaire et chasseur de reliques à ses heures perdues, mène un assaut en Irak pour découvrir un tombeau égyptien. Il va alors réveiller une princesse condamnée pour avoir fait un pacte avec le Mal, se retrouver maudit par cette même divinité, et s’écraser en avion suite à une scène spectaculaire. Une sale journée en quelque sorte.
Néanmoins, à l’exception de cette fameuse séquence en gravité 0, le reste du métrage sera bien plus soporifique. S’il y a quelque chose de jouissif à voir l’éternel Tom Cruise enchaîner les cascades et les uppercuts, le reste du film n’est malheureusement qu’une succession de situations redondantes et sans grand intérêt. Pire, à défaut de développer une trame narrative un brin passionnante (difficile de croire au dilemme moral du protagoniste principal tant l’issue est attendue), ce premier volet n’est qu’un stéréotype de ce que doit être aujourd’hui un blockbuster selon les pontes d’Hollywood, un actionner bien viril mais saupoudré d’une dose d’humour (ici très maladroit) et de romance (tout aussi malavisé, voire carrément ridicule).
Et à trop vouloir jouer les gros bras, l’inévitable se produit : cette momie n’est jamais effrayante ni même charismatique. Alors que l’original de 1932 jouait parfaitement avec le registre de l’épouvante, que la trilogie initiée en 1999 était une véritable chasse au trésor bourrée de second degré, la forme hybride de ce nouvel essai rend le résultat très décevant, car jamais dans le bon ton. Seul point de satisfaction, le personnage de Docteur Jekyll / Mister Hyde qui devrait promettre des apparitions divertissantes dans les prochains opus. Mais cette note positive demeure bien fade pour ce qui devait être le fer de lance de la gigantesque et ambitieuse saga monstrueuse d’Universal.
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur