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INSIDIOUS : CHAPITRE 3

Une saga qui s'essouffle

La jeune Quinn Brenner est une lycéenne hantée par le décès de sa mère et la conviction que cette dernière veut entrer en contact avec elle. C'est pourquoi elle se tourne vers Elise, une femme aux dons médiumniques ayant cessé de pratiquer à cause d'une tragédie qu'elle a vécue. Mais lorsque Quinn est attaquée par une entité malfaisante, Elise n'aura d'autres choix que d'affronter ses peurs pour sauver la jeune fille du pire ennemi qu'elle n'ait jamais rencontré : un démon dévoreur d'âme…

Après deux longs-métrages sous la direction du maître James Wan, la saga "Insidious" revient pour un troisième épisode se voulant, "le plus terrifiant" si l'on en croit la campagne de communication menée autour du film. Certes le film est plutôt efficace, mais il n'y a pas non plus de quoi sauter (de peur) au plafond. Un film plutôt décevant donc, d'autant plus qu'il s'agit de la première réalisation de Leigh Whannel, scénariste extrêmement talentueux et acolyte de James Wan sur les deux premiers "Insidious" ainsi que sur les trois premiers "Saw".

Mais parlons d'abord de ce qui marche bien dans ce film. Pour un premier long-métrage, la réalisation est extrêmement maîtrisée. La caméra se déplace avec les personnages de manière fluide et harmonieuse sans jamais que l'éclairage de la scène en pâtisse. Le cadrage, lui aussi très bon, montre ce qu'il faut quand il faut. La bande son, malgré un mixage assez moyen et une fâcheuse tendance à abuser des basses, est assez intéressante, notamment grâce au son produit par "l'homme qui ne peut pas respirer".

Bref, les reproches que l'on peut faire à "Insidious 3" ne proviennent pas de la mise en scène de Whannel. Non, étrangement pour un scénariste et auteur aussi renommé, c'est par l'écriture plus que par la technique que pèche le film. En usant et abusant des jumps scares, le rythme est ultra prévisible et finit rapidement pas lasser. Les personnages semblent ne pas savoir ce qu'ils font là et manquent cruellement de charisme et de motivation, à tel point que le protagoniste le plus réussi et le plus crédible est "l'homme qui ne peut pas respirer" alors qu'il n'a pas une seule ligne de texte !

Au final, malgré un déroulement assez laborieux, le film parvient à garder la tête hors de l'eau, notamment grâce à la jolie relation qui existe entre Quinn et sa mère et qui resplendit sur la fin du film, nous récompensant ainsi pour la patience dont nous avons fait preuve en le regardant jusqu'au bout. On note aussi quelques clins d'œil, comme ce couloir et cet ascenseur qui reviennent plusieurs fois dans les rêves de Quinn et qui ne sont pas sans rappeler "Shining" réalisé en 1980 par un certain Stanley Kubrick. Et bien sûr, comme à la fin de chaque épisode de la saga, on a droit au gimmick du démon qu'on croyait parti mais qui en fait est toujours là. Sympa sans être original.

Et c'est finalement un bon résumé de "Insidious 3". Le film présente en effet de nombreuses faiblesses, notamment au niveau de l'inventivité et du rythme (pourtant primordial dans les films d'horreur), mais il offre tout de même quelques bons moments. Bref, avec "Insidious 3", on sent que les possessions et les attaques d'entités démoniaques s'essoufflent un peu, à l'image de cette saga qui a remis ces concepts au goût du jour en 2010.

Adrien VerotEnvoyer un message au rédacteur

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