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GIMME THE LOOT

Un film de Adam Leon

Gimme the loose !

Malcom et Sofia sont deux taggeurs du Bronx qui posent leurs signatures sur les murs de la ville. Lorsqu’ils découvrent leur dernière fresque sabotée par une crew rival du Queens, c’en est trop. Ils veulent désormais frapper un grand coup. En bons fans des Yankees, ils décident de monter un plan pour s’attaquer à l’emblème des Mets siégeant au sein du stade et ainsi montrer leur œuvre à toute l’Amérique grâce aux diffusions télé. Mais ce projet n’est pas si simple. Pour accéder à la mascotte sacrée, il leur faut trouver cinq cent dollars…

Premier long-métrage d’Adam Leon, « Gimme the loot » est un petit film sans prétention mais terriblement rafraîchissant malgré les images estivales d’un New York caniculaire. Sans prétention car il n’ose rien révolutionner. La mise en scène est à son strict minimum et ça tombe bien, Adam Leon n’a pas besoin d’artifices car il a deux perles rares, un couple d’acteurs irrésistiblement attachant dont il suit les pérégrinations semées d’embûches dans leur quête du graffiti ultime.

Tashiana Washington (Sofia) et Ty Hickson (Malcom), acteurs amateurs (l’une est chanteuse, l’autre compose pour son groupe The 35mms), donnent à « Gimme the loot » toute l’authenticité et la fougue juvénile qu’il lui faut pour charmer son audience. Les joutes verbales du ghetto déployées par les protagonistes et les multiples personnages de glandeurs, dealers, magouilleurs peuplant un New York tagué et délabré sont souvent très hilarantes, doublées d’un comique de situation et d’une légèreté de ton bienvenus. Néanmoins, Adam Leon n’en oublie pas pour autant le côté cruel de leurs conditions, jeunes, blacks, fauchés et maladroits, l’un se fait refuser le droit de dealer et finit par arpenter les rues en chaussettes pendant que l’autre se fait tirer son vélo, escroquer sur la vente d’un portable et dépouiller par le gang qui a graffé par-dessus son tag.

Et lorsqu’il viendrait à donner une porte de sortie facile d’accès à ses deux professionnels de la loose, Adam Leon les renvoie systématiquement face à leur réalité comme lorsque Malcom pense qu’il a une touche avec la petite bobo friquée des quartiers de Upper Manhattan et que, finalement, celle-ci le raille devant ses copines branchées avant de lui glisser un malheureux pourboire. Mais comme les chats, les deux jeunes retombent toujours sur leurs pattes et l’âpreté des situations traversées ne prévaut jamais sur cet art de la débrouille à toutes épreuves. En cela, « Gimme the loot » fait la part belle à ces démerdards aux ambitions démesurées et cela lui donne un petit côté vivifiant très agréable !

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

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