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EXISTS

Un film de Eduardo Sánchez

Quand la bête aux gros pieds rencontre le réalisateur aux gros sabots et aux grosses ficelles !

Une bande de copains et de copines se rend dans la maison d’un de leur oncle au fin fond des bois. Sauf qu’en arrivant sur place, ils se rendent compte que les lieux ont été complètement abandonnés, presque précipitamment. Et si le Bigfoot rôdait dans les environs ?…

Sortie en DVD et Blu-ray le 18 mars 2015

Eduardo Sanchez a connu un énorme succès en co-réalisant avec Daniel Myrick "Le Projet Blair Witch". C’était il y a quinze ans ! Il popularisait avec ce film la mode du found footage. Depuis, plus aucun de ses films n’a trouvé le chemin des salles de cinéma en France et tous sortent en direct to video, "Exists" n’échappant pas non plus à la règle. Il faut dire que le réalisateur d’origine cubaine s’empare d’un sujet que les Français ne connaissent pas vraiment (si ce n’est les trentenaires et plus, qui se souviendront peut-être de la série télé « Harry et les Henderson »). Car le Bigfoot est une légende identique à celle du Yéti, sauf qu’au lieu de hanter les montagnes himalayennes, ce monstre poilu là rôde dans les bois américains.

Cette année, avant de se retrouver sur les étals de nos supermarchés, "Exists" aura quand même bénéficié d’une projection au cinéma : c’était au festival du film fantastique de Gérardmer, hors compétition. On ne peut pas dire que le public aura découvert le renouveau du film de monstre, la bête aux gros pieds ayant rencontré le réalisateur aux gros sabots et aux grosses ficelles ! Le résultat est, en effet, très décevant, cette nouvelle incursion dans les bois se révélant être trop calquée sur le film de sorcière, qui veut à nouveau prouver l’existence d’une légende qui fait peur dans les chaumières. Mais qui provoque paradoxalement très peu l'effroi ici !

En effet, cette grosse peluche de poils a juste un gros cœur qui bat dans sa grosse poitrine et réagit comme l’aurait fait Chuck Norris si on lui avait fait la même chose ! Alors certes, on ne lui enlèvera pas l’efficacité de certaines scènes (celles de la maison qui foutent plutôt les jetons) mais le tout baigne trop dans l’histoire « vite consommée, vite oubliée », frôlant souvent le grotesque et empêchant le long métrage de nous tenir en alerte en continu. On a parfois plus envie de rire (et de taper les protagonistes de l’histoire) que de s’enfoncer de peur dans notre fauteuil. Et la fin déçoit, Sanchez n’allant finalement pas au bout de sa mise de départ. Mais en y réfléchissant bien comment pouvait-il en être autrement ? Comment pouvait-il anéantir une légende qui, par définition, demeure immortelle…

Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur

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