Bannière Reflets du cinéma Ibérique et latino américain 2024

CAKE

Un film de
Avec

Se relever du drame

On est peu habitué à voir Jennifer Aniston interpréter de tels rôles. L'accoutumée des personnages d'ingénues et délurées quitte visiblement pour ce film sa zone de confort pour revêtir le mal-être de Claire Benett. La quarantenaire ne se porte pas au mieux. Outre une souffrance physique qu'elle a du mal à dissimuler dès lors qu'elle s'assoie ou se couche, on peut aussi discerner une peine plus enfouie. C'est certainement à cause de ces douleurs que Claire est bien souvent une vraie peste avec ceux qui l'entourent, comme avec Sylvana, sa femme de ménage. Pourtant, des éclairs de gentillesse et de délicates attentions apparaissent chez elle, comme lorsqu'elle offre un coffre rempli de jouets pour le fils du jardinier. Il s'est visiblement passé un drame impliquant un accident de voiture puisque Claire refuse de conduire ou de regarder la route, siégeant sur le côté passager en mode transat.

Le film est peu loquace sur les circonstances du drame, mais les quelques indices parsemant le récit donnent très vite une idée précise de ce qu'il a pu arriver. En attendant, le problème est que bon nombre de scènes font figure de remplissage (comme ce voyage à Tiruana ou cette peudo-romance) jusqu'à une révélation attendue qui permettra à Claire de se relever du drame et qui réussira à lui retirer se pesante culpabilité. Même si le relativement court tandem entre Jennifer Aniston et Adrian Barazza fonctionne plutôt bien, on attendait plus de ce drame trop timide qui peine à emporter dans les souffrances et à faire ressentir de l'empathie envers ce personnage en peine. Ce n'est pas l'interprétation qui est en cause puisque l'actrice de "Friends" réussit finalement à nous faire oublier les rôles avec lesquels on l'associe et nous fait découvrir une palette de jeu jusque là insoupçonnée. Non, il s'agit définitivement du rythme et du script qui s'avèrent trop légers pour tenir en haleine.

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire