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10 HIVERS A VENISE

Un film de Valerio Mieli

“Quand Harry rencontre Sally” dans un vaporetto !

Camillia et Silvestro se croisent par une froide nuit d’hiver vénitienne. Leur différence de caractères les éloigne et ils se perdent de vue. Or le hasard fait qu’ils se retrouvent l’hiver d’après…

Elle est plutôt réservée et sérieuse, lui est impulsif et désinvolte. Pendant dix hivers, ils vont se croiser entre Venise et Moscou, en tant qu’amis. Une relation fraternelle qui flirte continuellement avec l’amour… mais qu’en sera-t-il à la fin ?… Le sujet est alléchant, et rappelle dès les premières minutes les turpitudes relationnelles de Meg Ryan et Billy Crystal dans le célèbre film de Rob Reiner “Quand Harry rencontre Sally”. Malheureusement, nos deux héros italiens manquent cruellement de cynisme et “Dix hivers à Venise” penche d’avantage vers le mélo mielleux que vers la comédie caustique.

Le film souffre d’un style classique, malheureusement encore très présent dans le cinéma italien. Un style proche du téléfilm qui dessert des scénarios souvent dignes d’intérêt. On ne demande qu’à s’attacher à ces deux personnages qui s’aiment s’en jamais l’admettre. Mais leurs interrogations, leurs regards amoureux, leur bouches qui se frôlent régulièrement lassent à force d’affection et ne traduisent guère d’émotions.

Néanmoins le film a une particularité toute singulière, celle de montrer Venise autrement. Toute aussi séduisante, la ville est abordée sous un angle bien plus réaliste que les visions traditionnelles de cartes postales. Parfois triste, avec ses transports en communs aux néons blafards, voilà la ville mythique revisitée au travers de son quotidien. Les étudiants vont boire des coups avec une petite barque à moteur comme si il s’agissait d’une première voiture et habitent dans de petites maisons perdues sur des îles au beau milieu de la lagune… la banlieue vénitienne en quelque sorte. Présenté au public lors de Mostra 2009 il a fallu plusieurs hivers pour que ce film passe la chaîne alpine. Mais le temps ne change rien à l’affaire “10 hivers à Venise” laisse le spectateur de glace, frileux devant tant de conformisme.

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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